ÉTÉ 2024
Avoir été
Été. Le français confond parfaitement et orthographiquement ce petit mot de trois lettres qui désigne la saison chaude avec le participe passé de l’auxiliaire être. Comment voulez-vous vous y retrouver ? Et qu’est-ce que ça nous raconte ? Un mélancolie si profonde et lointaine qu’elle s’est ancrée, collée à la grammaire comme un anatife à une bouteille à la mer ? Si l’été est toujours au passé, comment profiter pleinement de la douceur des soirs chauds ? Comment ne pas avoir un pincement au cœur en pensant que ces moments ne dureront pas et seront bientôt derrière nous, que ce bel été, très vite, aura été, aura été été ? Mais alors, peut-on avoir un été au présent ? Et si oui, comment participer à ce présent été avec un participe passé ? Être et avoir été, ou être en été, ou bien avoir un été ? Cette langue est décidément indémêlable. Si l’été, c’est être au passé, je préfère passer à autre chose – l’hiver par exemple, où on est sûr au moins que l’été est derrière nous, ou devant, c’est selon (encore un problème insoluble). Enfin, comme disait un auteur ancien qui s’y connaissait en âneries : « Été ou avoir été, telle est la question ».